Interview avec Dr Marie Diallo pharmacienne d’industrie

Rencontre avec Marie Diallo, pharmacienne, qui a développé une gamme de produits botaniques pour une peau et des cheveux naturels

“C’est dans son territoire que chaque être humain trouve les produits dont il a besoin et qui sont efficaces pour lui”. Rencontre avec Marie Diallo, pharmacienne, qui a développé une gamme de produits botaniques pour une peau et des cheveux naturels.

Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis pharmacienne d’industrie, diplômée de la faculté de Paris 11. Je suis rentrée au Sénégal en 1978 après mes études pour pouvoir développer la vision que j’avais sur le bien-être c’est-à-dire la beauté et la santé en relation avec les principes actifs que nous trouvons dans notre flore africaine. Et c’est ainsi que j’ai crée mon concept « alliance d’un savoir ancestral et d’un savoir-faire scientifique »

Quel a été le déclic, qu’est-ce-qui vous a inspiré ?

À mon retour au Sénégal, j’avais beaucoup d’idées en tête et j’ai commencé par le produit qui nous interpellait tous, à savoir le karité. Nous sommes nés dans le karité, c’est notre emblème de soin en Afrique. Mais c’était un produit nauséabond et qui ne s’étalait pas facilement, ce qui me posait problème par rapport à une utilisation moderne. Après deux années de recherches sur le Karité (96-98), j’ai rejoint l’ITA (Institut de Technologie Alimentaire). Travaux qui m’ont valu d’être choisie par l’ONUFAM pour former techniquement les filières karité initiées par le programme des Nations Unies. C’est ainsi qu’est né ma vraie passion et surtout ma connaissance du Karité.

À part le Karité, parlez-nous des produits que vous utilisez ?

Mon choix s’est porté sur les plantes nutritives avec le concept « se nourrir, se soigner et s’embellir avec les mêmes plantes », qui a été lauréat du Sead Award 2011 pour l’innovation et l’esprit d’entreprise. D’abord, le « Moringa », communément appelé Nébédaye ou plante éternelle, contient 8 sur les 10 acides aminés essentiels à la survie de l’être humain. Un fait rare. Dans la tradition, le moringa est connu pour ses valeurs nutritives, pour lutter contre l’anémie. En huile nourrissante, il participe à la régénération des cellules. Il y a aussi l’hibiscus, connu pour ses capacités énergisantes car très riche en vitamine C. Le bissap est certes consommé en jus mais l’huile de bissap a des propriétés antioxydantes et détend la peau.

Quelle est la force des produits d’origine africaine par rapport aux cosmétiques qui nous viennent d’ailleurs ?

Les grands laboratoires européens ont de bons produits mais utilisent beaucoup d’ingrédients d’origine chimique. Par contre les cosmétiques africains et asiatiques sont basés sur l’utilisation des produits de leur terroir. Mais partout, c’est l’expertise scientifique qui fait la différence. Et c’est ça le label MDL : des produits efficaces, naturels et avec une sécurité d’utilisation. Des produits étudiés, fabriqués selon les meilleurs standards internationaux. Tout est contrôlé (conservation, PH, exposition au soleil…). Nos produits sont entre 95 et 100% naturels. Nous ne mettons ni de conservateur chimique, ni de colorants chimiques. Enfin, j’apporte mon engagement d’entreprise responsable, soucieuse de l’environnement.

Un plaidoyer pour le « Made In Sénégal » ?

On a des produits naturels et qui sont donc adaptés à notre consommation. C’est dans son territoire que chaque être humain trouve les produits dont il a besoin et qui sont efficaces pour lui. Je prends toujours comme exemple les céréales. En Europe, on trouve du blé, on n’en trouve pas en Afrique (sauf en Afrique du Nord) car dans le blé il y a les nutriments nécessaires aux gens blancs, caucasiens qui les utilisent. En Afrique on a le mil et c’est le mil qui nous nourrit.

Aussi, avant que les Européens arrivent, nos grands-mères avaient leurs produits de maquillage et de toilette. Elles étaient belles et n’on jamais dépigmenté leur peau. Je me souviens, quand on était jeunes filles, notre poudre c’était la cendre de bois et elle matifiait parfaitement nos visages.

Il faut que la Sénégalaise redevienne la Sénégalaise qui était internationalement connue dans n’importe quel pays pour sa beauté, son élégance. La femme Africaine doit redevenir la femme Africaine et pas la femme caucasienne qu’elle copie.

Un soin à conseiller pour un problème de peau ?

Pour l’acné, par exemple, qui touche pratiquement 80% de la population jeune, il faut un traitement de 3 semaines pour sécher et exfolier les boutons. Utiliser de préférence un savon à base d’huiles essentielles, antiseptique et anti inflammatoire. Puis utiliser un savon à l’argile qui va absorber l’excédent de sébum. Une lotion à base d’acides de fruits et d’agents hydratants naturels nettoiera en profondeur votre peau. En complément, une crème de nuit pour les cas avancés et une eau lumineuse de jour.

WRITTEN BY
Mohamed Fall
Mohamed Fall est un jeune blogueur professionnel qui a fait ses études supérieures à l’Ufr Crac de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Exerce en tant blogueur pour Expat-Dakar et spécialiste de l’immobilier au Sénégal pour MaMamaison.sn.