Le blogging, le community management et autres métiers du digital ont fait leurs apparitions depuis quelques temps au sein des entreprises sénégalaises. Ces métiers qui, de base, sont faits par passion sont de plus en plus prisés. En effet, pour beaucoup, bloguer c’est l’opportunité de s’ouvrir au monde, de partager avec sa communauté les idées, positions et opinions qui leur viennent à l’esprit… Ou simplement, le fait de vivre une aventure littéraire. Au Sénégal, on ne peut pas parler de blogging et de Nouvelles Technologie de l’Information sans parler de Basile Niane! Précurseur dans le domaine digital, nous avons voulu revenir avec lui sur son parcours, son avis sur le secteur digital et sur ses conseils à l’endroit de la future génération qui voudrait se lancer dans ce domaine.
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Bonjour Basile, c’est un vrai plaisir de vous compter parmi nos invités sur le blog d’Expat-Dakar. Pouvez vous nous parlez de vous et de votre parcours?
Je suis Basile Niane, CEO de Socialnetlink. Après m’être inscrit en fac de langue, je me suis rendu compte que ce domaine n’était pas fait pour moi. Ayant déjà commencé une formation de journalisme à l’ISEG, ainsi que des stages à la radio, j’ai décidé de me lancer complètement dans le monde du digital. J’ai fais beaucoup de formations en ligne avec Google, Facebook .
J’ai commencé à travailler à 2STV, à la RTS1 avant d’être recruté par SeneWeb. J’étais en charge du contenu au niveau de la plateforme blog de Seneweb.
Je suis à l’origine de la création du site internet “SocialNetLink.org”, avec pour ambition de devenir le leader de l’actualité technologique et digital au Sénégal, avec l’ambition de faire bien des émules en Afrique. Je suis un pure produit sénégalais et je suis également la preuve que tout le monde peut réussir sans aller à l’étranger.
Vous êtes une personne très connue dans le monde du blogging au Sénégal. Pouvez-vous nous expliquer comment votre aventure a commencé?
Ce qui se passe entre le digital et moi est une longue histoire d’amour. Pour résumer, je dirai que j’ai débuté le blogging vers les années 2004. J’étais un peu précurseur sur le blogging sénégalais car à cette époque, il n’y avait pas encore beaucoup de blogueurs. Avec l’évolution de la technique, je me suis intéressé à la recherche sur internet. Au fur et à mesure, l’envie de découvrir d’autres perspectives naissait en moi surtout avec l’apparition des nouveaux gadgets technologiques. C’est ainsi que j’ai commencé à bloguer, partager ma passion.
Avec le blogging, j’ai pu construire mon réseau, voyager partout dans le monde, travailler avec plusieurs marques et lancer ma start- up. Mon objectif en commençant, était d’être le meilleur blogueur TIC au Sénégal. C’est grâce à cette conviction que j’avais créé le premier blog des TIC sénégalais (Sénégalmedias) devenu aujourd’hui Socialnetlink. Cette nouvelle plateforme que j’ai lancée avec d’autres associés est née d’un constat : à cette époque-là, au Sénégal, sur plus de 150 sites web répertoriés très peu parlaient des nouvelles techniques de communication. C’est alors que nous nous sommes dit qu’il serait dommage de ne pas avoir une plate-forme qui relaie les actualités qui touchent la technique en temps réel. Ainsi le projet Socialnetlink regroupant des blogueurs et journalistes spécialistes en TIC, veut combler ce vide technologique afin de promouvoir le contenu local.
Pour moi, l’aventure n’est pas fini! En effet, je désire étendre mes connaissances à l’international. Avec quelques-uns de mes partenaires, nous prévoyons de lancer une plate-forme dans d’autres pays d’Afrique.
Comment avez vous réussi à vous démarquer des autres blogs et quels sont les défis quotidiens du blogging?
Les articles qui sont écrits pas les blogueurs répondent à des critères de SEO très strictes. Il est important pour nous de ne pas faire du copier-coller d’autres articles. Nous cherchons avant tout à écrire des articles originaux et pertinents.
On voit de plus en plus de jeunes qui s’intéresse à ce domaine et qui en ont fait leur métier à temps plein. Grâce au blogging et aux réseaux sociaux beaucoup d’internautes gagnent leur vie, d’où l’apparition de nouveaux métiers comme le Community Management ou le Social Media Management par exemple. Cependant, malgré cette floraison de blogueurs, il faut souligner le manque de contenus de bonne qualité au niveau local.
En tant que témoin privilégié de la digitalisation, quelles sont les opportunités que les médias sociaux et le social data ont apporté aux entreprises ?
Internet est un outil intéressant qui “casse” les frontières. Comme vous avez pu le constater, il permet aux personnes de s’exprimer, d’échanger, de faire un business… Je pense que le Sénégal est en train de mener un travail extraordinaire dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication. L’envie de là nouvelle génération qui pense souvent à l’auto-emploi est très forte.
L’entrepreneuriat prend de l’envol dans notre pays. Cependant, il existe quand même une lenteur dans le soutien des jeunes entrepreneurs qui peinent souvent à s’en sortir. Je crois qu’il y a encore un gros travail à faire dans la politique de l’État du Sénégal qui s’est modernisé dans bien des secteurs d’activités
Comment pourrait-on pousser davantage le développement du digital au Sénégal?
Le développement des TIC, pour moi, passe d’abord par une politique sectorielle de l’État pour le développement de l’auto-entrepreneuriat, facteur de croissance et de progrès. Il faut penser à mettre en place des fonds de soutien à l’innovation, mais surtout inciter les organisations en charge de cette question à allouer des financements aux personnes adéquates.
L’entrepreneuriat ne se développera pas si l’État ne facilite pas la tâche aux créateurs d’entreprises. Faites le constat, sur 100 entrepreneurs, les 70 lâchent du lest après une année d’existence à cause des lourdeurs administratives, le manque de soutien ou de suivi.
L’autre problème réside dans l’obtention des marchés pour les start- up. Il est difficile pour un jeune entrepreneur de gagner des appels d’offres publiques. C’est ce qui fait que les jeunes entreprises finissent par disparaître. Le marché local a encore besoin d’investisseurs qui doivent croire à la jeunesse entrepreneuriale sénégalaise.
Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui souhaitent se lancer dans le secteur du digital ?
Il faut produire du contenu de qualité, monétisable pour le bien de leur carrière. Il ne sert à rien d’être sur les réseaux sociaux à ne rien faire. Pour moi, c’est une perte de temps inutile. Les formations telles que digitales actives de google sont très instructives…
Il est important de soigner son image sur internet. Quand un blogueur se spécialise dans un domaine, il doit être ouvert d’esprit, consulter ce qui se fait déjà et y consacrer tout son travail